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Afrique

Sénégal : Vers une rationalisation du paysage politique avec 348 partis en ligne de mire

Sénégal-Face à une fragmentation excessive du paysage politique sénégalais, marquée par la présence de 348 partis, l’exécutif a décidé de prendre des mesures pour rationaliser la situation. Cette initiative, qui consiste à supprimer les partis politiques ne respectant pas les dispositions de la loi de 1989, a été réaffirmée par le président Bassirou Diomaye Faye lors de ses vœux de fin d’année.

Une réponse à une multiplication anarchique des partis

Au fil des décennies, le Sénégal a vu son paysage politique se morceler, avec une prolifération de formations souvent accusées de manquer de base militante et de véritable programme. « Cette fragmentation excessive est le résultat d’une application trop laxiste des textes en vigueur », a déclaré le président Faye. Selon lui, cette situation nuit à la clarté du débat public et au bon fonctionnement démocratique du pays.

Le constat est partagé par une partie de la société civile, qui plaide depuis des années pour une meilleure régulation. « Nous avons aujourd’hui des partis qui n’existent que sur le papier ou qui servent d’outils opportunistes pour des ambitions personnelles. Cela affaiblit nos institutions », souligne Mariama Fall, politologue et analyste.

La loi de 1989 en question

La loi de 1989 régissant les partis politiques au Sénégal impose des critères précis pour leur existence et leur fonctionnement, tels que la tenue régulière d’assemblées générales, la transparence financière et une représentativité minimale. Cependant, son application est restée jusqu’ici floue, permettant à de nombreuses structures de se maintenir sans remplir ces obligations.

Pour l’exécutif, il est désormais impératif de faire appliquer ces règles afin de réduire le nombre de partis à un niveau plus raisonnable. « Moins, mais mieux », tel est le credo de cette réforme qui vise à privilégier des organisations crédibles et structurées.

Une démarche inscrite dans le programme du Pastef

Ce projet de rationalisation figurait déjà dans le programme du Pastef, le parti au pouvoir. Il avait été présenté comme une mesure essentielle pour renforcer la démocratie sénégalaise. « Un paysage politique trop dispersé affaiblit le débat et rend difficile l’émergence d’alternatives fortes », rappelle Alioune Ndiaye, député de la majorité.

Cependant, certains acteurs politiques craignent que cette réforme ne soit utilisée pour museler des opposants ou réduire l’espace démocratique. « Nous devons rester vigilants pour que cette rationalisation ne devienne pas une arme politique », avertit Issa Ba, leader d’un petit parti d’opposition.

Vers un nouvel équilibre démocratique

Les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour l’avenir du paysage politique sénégalais. L’exécutif prévoit de soumettre un projet de loi précisant les critères de mise en conformité des partis. Ceux qui ne s’y conformeront pas risquent la dissolution.

Cette initiative suscite un vif débat dans l’opinion publique. Pour les partisans de la réforme, elle est une étape nécessaire pour moderniser et assainir la démocratie sénégalaise. Pour ses détracteurs, elle pourrait marquer une restriction des libertés politiques.

Reste à savoir si cette rationalisation permettra d’atteindre l’objectif d’un système politique plus lisible et efficace, tout en respectant les principes fondamentaux de pluralisme et de liberté d’association qui caractérisent le Sénégal depuis des décennies.

 

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