L’arrivée du bateau Thermique en Guinée: Des interrogations autour des conditions d’acquisition ( Analyse)
Sachant que cette problématique de desserte en électricité est devenue un casse-tête qui gangrène les conditions de vie du guinéen, on serait tout de suite amené à dire que l’arrivée de cette centrale flottante est un ouf de soulagement, cependant il faut être prudent car nous ne sommes pas encore suffisamment édifiés sur les conditions d’acquisition de ce bateau.
Si c’est pour faire ce que nous avons déjà connu avec le régime de Alpha CONDÉ, c’est que nous ne sommes pas encore sortis de l’eau.
Qu’on nous dise officiellement ce que cette centrale va coûter au contribuable guinéen, et qu’on nous démontre qu’elle n’est pas être une solution à la va-vite pour tromper la vigilance du guinéen. Qu’elle soit le début d’une série de solutions pour en finir définitivement avec ce problème d’électricité. Car la Guinée, je me rappelle, a une potentialité électrique estimée aujourd’hui à plus de 6 000 MW.
C’est vrai, il y’a eu des milliards du contribuable guinéens qui ont été dilapidés dans ce projet d’électrification de la Guinée, et nous risquons d’être encore au même niveau pendant plusieurs années en tant que nos décideurs ne comprendront pas qu’il faut :
- Une vision accompagnée de la volonté politique en investissement sérieusement dans ce secteur d’électricité.
- Une planification marquée par des projets et de programmes allant dans le sens de la production, du transport et de la distribution de l’électricité.
C’est pourquoi j’ai dit dans une de mes tribunes publiée chez un de vos confrères il y’a quelques mois, qu’il faut que la centrale flottante, même si on l’adoptait comme d’autres pays, soit considérée comme une portion intégrée d’une série de solutions aux problèmes de desserte en électricité.
À court terme, on pourrait par exemple envisager un plan de redressement du secteur, par des investissements publics et privés nationaux; réhabiliter des centrales thermiques, des réseaux et branchements défectueux; équiper tous les bâtiments publics (Hôpitaux, Écoles, Universités, Prisons, bâtiments administratifs, …) de panneaux solaires photovoltaïques qui fonctionnent à priori de 8h à 18h et qui respectent le cycle solaire.
Remédier aux problèmes à long terme revient au premier abord à exploiter le potentiel hydroélectrique dans le cadre du partenariat public privé national essentiellement, en révisant le cadre légal de manière à permettre l’implication du secteur privé national dans l’investissement et dans la gestion.
Avec une gestion rigoureuse et rationnelle, la Guinée peut mieux exploiter cette centrale flottante pour mieux apaiser la souffrance du guinéen et améliorer considérablement la desserte en électricité.
Courage et confiance en l’avenir énergétique de la Guinée
Cheick Oumar Traoré, Président de l’organe provisoire de direction de l’Upag Les patriotes/ reotracheick@gmail.com